Spleen // Une mélancolie poétique

 Projet de sculpture, d'après un poème de Baudelaire

 

         Aujourd'hui, la poésie est peu à peu délaissée par le lecteur contemporain, qui la considère comme un art difficile d'accès et parfois même obsolète. L'idée de ce projet est de revaloriser la poésie en créant une autre forme de lecture, une interface entre le texte et le lecteur afin de l'amener à poser un nouveau regard sur cet art que l'on oublie quelque peu.

La poésie, c'est l'art de créer des sensations, des images immatérielles. Et si celles-ci prenaient forme ? Si elles devenaient couleurs et matières ?

Le projet s'inspire d'un texte du recueil Les fleurs du mal de Charles Baudelaire, le 4ème Spleen, dans lequel le poète exprime sa mélancolie, son mal être et la folie même qui gagne son être. Ce projet de sculptures, animées au moyen d'un stop motion (animation image par image) et présenté sous la forme d'une courte vidéo au public, est une autre manière de percevoir la poésie, ce qu'elle évoque et donne à voir. Pour tenter de raconter et donner forme à l'invisible.

 

 

 

 

recherches graphiques / sensations poétiques

 

 

 

 

Réflexion autour de l'image animée / de la progression du spleen dans le poème

 

 

 

 

sculptures / animation en stop motion

 

 

 

 

poème de Baudelaire

support d'inspiration du projet

 

Spleen : Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

 

" Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

et que de l'horizon embrassant tout le cercle

il nous vient un jour noir plus triste que les nuits;

 

Quand la terre est changée en un cachot humide,

où l'Espérance, comme une chauve-souris,

s'en va battant les murs de son aile timide

et se cognant la tête à des plafonds pourris;

 

Quand la pluie étalant ses immenses trainées,

d'une vaste prison imite les barreaux,

et qu'un peuple muet d'infâmes araignées

vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux;

 

Des cloches tout à coup sautent avec furie

et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

ainsi que des esprits errants et sans patries

qui se mettent à geindre opiniâtrement.

 

-Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

défilent dans mon âme; l'Espoir,

vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. "